dimanche 22 février 2009

Voilà.
2 ans.
2 ans d'absence.
2 ans de questions, de traces, de souvenirs, d'impressions, de tristesse et de mélancolie.
Mais de joie aussi, parfois, en entendant dans un demi-sommeil ton rire et ta voix encore et toujours présente malgré l'espace, malgré le vide, malgré le temps, malgré le néant.
2 ans que ton absence s'impose. 
Violente, définitive.
Cruelle.
Injuste.
Mais incontournable.
Nous n'avons pas le choix, je n'ai pas le choix, cette mort, ta mort, c'est notre vie.
Je commé-mort aujourd'hui la disparition d'un des êtres les plus précieux qu'il m'ait été donné de connaître. 
J'ai eu beaucoup de chance.
Je t'embrasse, Papa.

dimanche 13 mai 2007

Plus d'un mois sans rien publier. Mais que dire que je n'ai déjà dit sur toi ? Sans doute faut-il passer à autre chose. Mais j'aime bien l'idée de continuer à te parler ici, de temps en temps, en fonction de l 'humeur du temps. Je suis sûr que ça m'a fait beaucoup de bien.
Alors, peut-être faut-il te tenir au courant de l'actualité ? Que penserais-tu par exemple de l'élection de Nicolas Sarkozy ? Qu'est-ce qu'on aurait pu s'engueuler sur les programmes des deux candidats entre les deux tours ! Sûrement après avoir longuement discuté du choix des candidats du premier tour. Je crois connaitre qu'elle aurait été ta position : désabusé probablement, comme moi mais pour d'autres raisons, quoique néanmoins solidement convaincu de l'utilité de ton vote.
Pour mon plus grand regret, pour le plus grand regret de tous, tu n'as pas pu aller voter cette année, alors que tu n'avais jamais manqué une élection depuis ta majorité.
Et puis ces discussions d'après repas me manquent tant...Une photo encore, une des dernières, une émouvante, qui en dit tellement ...
Encore une fois, Louis m'a fait un somptueux cadeau, qu'il a été chercher sur la lune. Relisez les commentaires.

mardi 20 mars 2007

Je relis ce blog... Et la douleur remonte.
La vie, terriblement autoritaire, totalement implacable, nous entraîne dans son tourbillon, travail, enfants, réunions, loisirs... Et toi, papa, quelque part, nulle part, toi et ton souvenir qui s'efface devant tant d'effervescence.
Et qui resurgit brutalement, violemment quand je revois ces photos, quand je relis ce que j'ai écrit -quand ? - il y a si longtemps déjà - en pleurant.
Un voile de souffrance s'interpose alors, qui disparaîtra bientôt, inévitablement, parce que demain arrive, qu'il est impitoyable, qu'il achève sans pitié le souvenir et le recueillement d'un soir.

Je n'ai pas remercié mes amis, mon frère pour leurs commentaires ici-même. Ils auront compris à quel point ça me touche. Quand au p'tit frère, que j'aime profondément, j'essaie de tout coeur de partager avec lui, et à distance, ces moments de tristesse.

dimanche 11 mars 2007

Louis Parisel, un poète, un ami, un collègue, a écrit ceci :


Mon père

Aujourd'hui je me suis promené

dans la forêt

dans ta forêt

Il faisait beau

il faisait chaud

.

J'aurais aimé que tu sois là

encore une fois

te voir marcher

juste devant moi

Mon fils dans ta main

ma fille sur ton coeur

.

J'ai peur

J'ai peur d'être trop petit

pour les conduire

sur ton chemin

pour construire

leur lendemain

.

Si tu n'avais pas été mon père

tu aurais été mon frère

mon copain

Je t'aurais sûrement rencontré

Je t'aurais forcément aimé

Et comme tu étais mon père

tu es devenu mon copain

mon frère

pour l'éternité

Puis-je ajouter à cela quelque chose qui ne soit pas superflu ? A part merci, Louis ...

samedi 10 mars 2007

Une semaine sans rien dire... Le temps reprend son cours...
Beaucoup de paperasses à remplir pour aider maman. Ta carte d'identité, ta carte des anciens combattants retrouvées : petites douleurs. Du vague à l'âme, de la mélancolie et parfois, forte, remuante, une bouffée de tristesse.
Des essuies-glaces qui crissent en dévoilant la maison, ta maison, où il n'y a plus moyen de te trouver.
Des chansons de Brassens, des extraits qui t'évoquent
"Et que le grand manitou,
Pour qui le mot n'est rien du tout,
Accepte en sa Jérusalem,
A l'heure blème..."
Mais l'impression étrange, parfois, d'une vraie et profonde sérénité. Quelque chose comme la dernière scène de star wars où les fantômes (?) des héros défunts contemplent en souriant la fin heureuse de l'histoire. J'ai cette sensation parfois de ton ombre géante et protectrice derrière moi. Je continue un chemin que tu as toi même continué.
Je ne suis pas le seul, Agnès a fait un blog aussi, pour ta mémoire, pour écrire sa douleur...

dimanche 4 mars 2007

Je suis désolé de te dire ça, mais il y a certaines photos où tu ne te ressembles pas. Par exemple, celle-ci, où tu fumes une gauloise sans filtre devant une bouteille de champagne (!) Tu es probablement avec des gens de chez Ferro.
Ta coiffure est trop vilaine, le "pento" devait être de mauvaise qualité. Il y a d'ailleurs une autre photo qui ne me plaît pas trop : celle du mariage de Michèle et Mado, à peu près d'ailleurs à la même époque. Il faudra que je la récupère...


J'ai remis quelques photos sur le site, photos que maman a triées à ma demande. L'une d'entre elles, celle où tu es si jeune, comportait un message au dos : "Mes plus doux baisers à ma petite Bernadette, ma petite chérie". Laisse-moi imaginer l'histoire de ce cliché : tu as 20 ans à peine, tu es amoureux de celle qui deviendra notre mère, et tu lui écris ce petit mot un peu niais au dos d'une photo d'identité. Où es-tu à ce moment-là ? A l'évidence tu ne vis pas encore avec maman. Vas-tu partir pour ton service militaire ? Es-tu encore chez tes parents, t'impatientant de revoir ta bien-aimée ? Tu me pardonneras si tout ça est un peu confus pour moi, je dois me rappeler les discussions que nous avons eu, ou faire appel aux souvenirs de maman, qui ne sont d'ailleurs plus aussi précis. Par exemple, combien de temps es-tu parti en Algérie ?